Paul Weller

« A Kind Revolution »

Distribué par Warner. En concert le 05/06, à l’AB, Bruxelles.

7

Le Modfather est de retour! Enfin, si tant est qu’il fut vraiment absent. Après tout, les volutes pysché de Saturn Patterns, le dernier album en date de Paul Weller, datent seulement de 2015, et auparavant, il ne s’est jamais écoulé plus de trois ans entre deux disques. Chez beaucoup, une telle activité se serait immanquablement traduite par une érosion. Chez Paul Weller, au contraire, elle semble lui avoir permis de se maintenir aiguisé, affûté. Quarante ans après la sortie du premier album de son groupe punk-mod The Jam (le 20 mai 1977), Weller donne toujours l’impression de fonctionner à l’envie. Avec ce privilège de l’âge (il approche la soixantaine) qui lui permet de ne plus trop s’embarrasser des modes et des tendances. A Kind Revolution, son nouvel album, a beau être rangé dans le rayon rock classique, il ne ronronne jamais. Éclectique, il varie d’ailleurs les humeurs. Vaguement boogie-blues sur Satellite Kid, presque funky sur She Moves with the Fayre, ou soul sur Woo Sé Mama. Le lien entre les différents morceaux tient dans une humeur générale. Où Weller semble autant s’inquiéter de l’état du monde que de presque s’en réjouir: au moins, face au chaos, l’inaction n’est plus une option… Au milieu du disque, The Cranes Are Back passe pour une ballade apaisée, annonçant des jours meilleurs. Sur One Tear, le maître de cérémonie invite encore Boy George pour une drôle d’excursion dance aux accents dub, traversée par la même douce amertume. Si révolution il y a, elle devra être bienveillante, semble-t-il ainsi glisser. à l’image de son album au charme old school.

L.H.

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