Notes pour une histoire de guerre

En l’an 2005 paraissent coup sur coup trois bandes dessinées transalpines d’un dénommé Gipi. Les deux premières racontent les dérives d’une jeunesse désabusée. La troisième enfonce le clou en plantant cette jeunesse dans un environnement franchement hostile: une guerre civile. On suit trois copains, Giuliano, Christian et P’tit Killer, petites frappes sans envergure, hooligans du dimanche, qui vont être confrontés à Félix, un trafiquant qui profite de l’état d’insécurité pour faire fructifier son business. P’tit Killer, le plus sauvage des trois, attire immédiatement la sympathie de Félix, qui va en faire sa petite main pour récupérer du fric dans la ville voisine. L’adrénaline aidant, les débuts sont faciles et grisants. La suite est, instabilité oblige, beaucoup moins fun. La lecture de cette histoire coup de poing nous ramène à un épisode traumatisant et honteux de la dernière guerre en Europe: l’ex-Yougoslavie. Si elle n’aborde pas le conflit frontalement, elle le fait via les « victimes » collatérales et nous ramène toujours à la question fondamentale: quel rôle aurais-je joué dans cette pièce macabre? Les éditions Futuropolis rééditent ce chef-d’oeuvre depuis trop longtemps épuisé, couronné à sa sortie par un prestigieux Prix du meilleur album au Festival d’Angoulême.

Notes pour une histoire de guerre

De Gipi, Éditions Futuropolis, 144 pages.

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