Noël avant l’heure

Non content d’offrir son nouveau disque, King Gizzard invite tous ceux qui le désirent à le presser et à lancer leur label. Talkin’ bout a revolution?

« Polygondwanaland »

Plus grands stakhanovistes et cinglés de l’industrie, les Australiens de King Gizzard and the Lizard Wizard n’en semblaient pas moins mal embarqués dans leur défi insensé de l’année: sortir cinq albums avant qu’on file les étrennes et fasse péter les bulles pour le Nouvel An. Voilà les électriques kangourous revenus dans la course et il faut le souligner avec panache. Après l’explorateur Flying Microtonal Banana, le concept album Murder of the Universe et le disque jazz Sketches of Brunswick East, les mecs de Melbourne annonçaient le 14 novembre sur Facebook l’arrivée du petit quatrième. Avec un coup de pub retentissant. King Gizzard l’offre. Et il ne donne pas juste son disque comme bien d’autres l’ont fait avant lui, il invite tous ceux qui le désirent, fans et labels indépendants, à le commercialiser. En mettant à leur disposition tous les outils pour le copier, le dupliquer, le presser et le distribuer. Fournissant masters, crédits, paroles, pochette et idées d’artwork arrière (photos, collages, illustrations). « This album is FREE. Free as in, free. Free to download and if you wish free to make copies. Make tapes, make CD’s, make records… »

Noël avant l'heure

En France, une start-up parisienne qui fabrique des vinyles à la demande le propose au prix symbolique d’un euro (livraison le 23/02). Cranes Records et Ground Zero promettent de reverser tous les droits à la BAAM, une association qui aide les migrants dans leurs démarches administratives… Chez nous, Exag’s Records ne s’est pas non plus fait prier et a répondu à l’appel avec une édition belge. Pochette intérieure noire, vinyle jaune, insert rouge… Exag a décidé de presser le disque à 300 exemplaires, le sortira le 7 mars, le vendra au prix modique de 12 euros et reversera tous les bénéfices à la Pico’s Cup, un événement sportif pour enfants handicapés.

Gizzfest

Et Polygondwanaland dans toute cette histoire, nous direz-vous? C’est un cru plutôt bon. Long en bouche. Une ouverture étourdissante de plus de dix minutes (Crumbling Castle). Du psychédélisme dans tous les verres. Lourd ou doux. Pop ou prog. Teinté de sonorités africaines comme médiévales. Peur de rien. King Gizzard, qui organise ses propres festivals, les Gizzfest, jusqu’au 2 décembre (faudrait pas qu’il s’embête non plus) s’aventure même ici sur des pistes électroniques (le final de Deserted Dunes Welcome Weary Feet, l’entame de Loyalty…). Polygondwanaland a quelques temps faibles mais continue d’affirmer la liberté des géniaux kangourous. « Vous avez toujours voulu créer votre propre maison de disques? Lancez-vous. Employez vos amis, pressez des vinyles, emballez-les« , haranguent les Australiens. Plus qu’un bon mois à attendre et vous pourrez mettre le cinquième King Gizzard de l’année sous les sapins. On trépigne déjà d’impatience.

King Gizzard and the Lizard Wizard

Le 28/02 au Vooruit (Gand) et le 03/03 à l’Aéronef (Lille).

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content