N’envoyez pas de fleurs

De Martin Solares, Éditions Christian Bourgois, Traduit de l’espagnol (Mexique), 384 pages.

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La fiction est parfois là pour nous rappeler les tristes réalités, oubliées des infos: le sort actuel du Mexique, et ce nouveau roman de Martin Solares, en sont le parfait exemple. À La Eternidad, dans le golfe du Mexique, État de Tamaulipas, la fille d’un riche homme d’affaires vient d’être enlevée. Un véritable sport national contre lequel on ne peut évidemment pas compter sur la police -ou corrompue jusqu’à l’os, ou trop contente de dénicher vite fait un faux coupable pour se débarrasser du boulet. On fait donc appel à un ancien flic, devenu vaguement privé, pour plonger dans ce cloaque qu’est devenu le Mexique, gangrené par la corruption, les magouilles, les cartels et les mafias locales. Deux voix vont porter cette enquête qui tient plus du reportage -glaçant- que du roman -indubitablement noir: Trevino, l’ancien flic désabusé, et Margarito, l’actuel chef de la police de La Eternidad, effectivement pas commode. Allégorie du Mexique contemporain, N’envoyez pas de fleurs impressionne par sa précision et sa crédibilité. Il déçoit juste un peu les amateurs de polars, sud-américains en particulier, friands d’un réalisme magique plus ébouriffant, mais totalement absent ici.

O.V.V.

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