« Mulatu of Ethiopia »

Distribué par Strut.

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C’est un petit bout d’Histoire de la musique africaine. Un chef-d’oeuvre qui, 40 ans après son enregistrement, n’a rien perdu de son pouvoir capiteux. Certes, depuis la mode de l’éthio-jazz du début des années 2000, favorisée par l’impeccable série de compilations Éthiopiques, Mulatu of Ethiopia n’était plus un secret pour grand monde. Pas besoin de fouiller les bacs des disquaires spécialisés: l’album a toujours été facilement trouvable. Le travail proposé par le label Strut, expert en la matière, s’impose cependant comme la réédition définitive: outre la version simple, proposant une nouvelle interview du musicien âgé aujourd’hui de 73 ans, ainsi que des photos inédites, le package « deluxe » s’étale sur trois vinyles, contenant les versions mono et stéréo, ainsi que des chutes de studio jamais publiées. Pas moins. De quoi rappeler l’importance d’une oeuvre essentielle. Quand Mulatu Astatke enregistre en 1972, à New York, ce qui deviendra l’un de ses albums-clés, il connaît déjà bien les États-Unis. Quelques années plus tôt, il a débarqué à Boston pour devenir le premier étudiant africain inscrit au prestigieux Berklee College of Music. Dans la foulée, il enregistre ses deux premiers albums, qui restent encore braqués sur le latin jazz. En 1972, la donne est toutefois un peu différente. Entre-temps, Astatke est rentré au pays et quand il retrouve les studios américains, il décide d’incorporer davantage d’éléments éthiopiens à sa musique. De ce mélange de jazz-funk occidental, de rythmes latinos et de volutes afro-orientales naîtra ainsi ce que l’on appellera éthio-jazz. Un mix inédit, dont Mulatu of Ethiopia reste une pièce fondatrice. Et, pour le coup, toujours aussi captivante.

L.H.

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