DOCUMENTAIRE DE CHIARA SAMBUCHI.
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« Ne me parlez pas de famille. Si j’en avais je ne serais pas là ». Difficile de sortir du visionnage de Mineurs isolés, enfants en danger, documentaire rigoureux et sans appel, avec autre chose que l’envie de briser tous les miroirs chez soi pour ne plus avoir à y croiser son reflet. « Au moins 200000 mineurs isolés ont franchi les frontières européennes depuis 2014. Dix mille d’entre eux ont disparu sans laisser de trace. » Et des milliers d’ados ou d’enfants continuent à s’entasser aux frontières avant, pour certains, de s’évaporer dans la nature. Livrés à eux-mêmes, enrôlés de force par les réseaux de prostitutions ou de trafic de drogue, tentant de survire dans de dangereux mondes parallèles… Ils s’appellent Mohammed, Amada ou Princess… Ont entre 12 et 18 ans et sont considérés par l’Europe comme des ennemis. Maltraités dans les centres d’accueil, on les voit jouer leur va-tout pour choper un bateau, sauter sur le toit d’un camion afin d’échapper aux contrôles. D’autres entrent dans le cercle vicieux de l’exploitation, tapinent, vivent d’expédients, filent entre les balles, les coups, les tentatives de viol. L’enquête de Chiara Sambuchi révèle comment le système des centres permet aux réseaux criminels de s’en mettre plein les poches, sous le regard d’une Europe qui s’accroche au cadre légal comme d’autres à leur emploi fictif. Une lueur d’espoir: le travail des ONG, des volontaires et des désobéissants. C’est peu de chose pour tempérer ce que le documentaire décrit à juste titre comme le scandale du siècle.
N.B.
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