Mets le feu et tire-toi

de James McBride, ÉDITIONS GALLMEISTER, traduit de l’anglais (USA) par François Happe, 336 pages.

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Il y a une quinzaine d’années, la critique avait fait grand cas de Hellfire, la biographie du roi du rock’n’roll, Jerry Lee Lewis, signée Nick Tosches. On pourrait dire que Mets le feu et tire-toi, qui déroule la vie de James Brown, le parrain du funk, en constitue le pendant noir. Le talent de James McBride, National Book Award pour L’Oiseau du Bon Dieu et par ailleurs musicien de jazz, offre une saisissante plongée dans l’existence tumultueuse de l’interprète de Sex Machine. On suit donc l’homme aux 200 millions de disques vendus depuis sa jeunesse dans le Sud profond, où il ramassait le coton à quatorze ans, jusqu’aux terribles batailles d’héritage autour de son cercueil en or. Ce que McBride montre parfaitement, c’est que toute sa vie durant, le grand Jaaaaaames Brown restera marqué par la peur de manquer, au point de laisser construire une pièce secrète dans sa maison, où il entassait, en vrac, des centaines de milliers de dollars. En bon musicien, McBride parle aussi très bien du funk « un coup de caisse claire une mesure sur deux » et de la section de cuivres des Famous Flames, le prodigieux groupe du boss. Un grand livre sur James Brown, un grand livre sur l’Amérique.

J.D.

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