Macadam massacre

les jeux de courses retrouvent un second souffle grâce à Onrush. Ou comment transformer des circuits tout-terrain en arènes de catch.

Des carcasses automobiles en orbite réalisent des triples axels involontaires. Des sauts de l’ange se succèdent. Un tout-terrain échappé de Mad Max atterrit pile sur le toit d’un bolide pour l’aplatir, tel un blinis de taule. À n’en pas douter, les perpétuels carambolages d’ Onrush explorent une période du jeu vidéo révolue et jubilatoire. Du milieu à la fin des années 90, des titres comme Destruction Derby, Twisted Metal, Crazy Taxi ou Burnout défrichaient ainsi les nouvelles possibilités de la 3D en jouant, tout sourire, aux auto-tamponneuses. Sérieux et ennuyant, le petit monde des sports mécaniques a aujourd’hui tourné le dos à sa période Jackass. Mais Onrush entretient la flamme, tout en tapant du pied avec Ninja Tunes (Pop Levi, Coldcut, The Heavy, Young Fathers…).

Inutile de chercher une ligne d’arrivée sur Onrush. Ces courses tout-terrain de six joueurs contre six tournent certes sur de spectaculaires circuits en boucle. Mais y arriver premier est vain. Le jeu des ex-créateurs de DriveClub et Motorstorm s’aborde plutôt comme une partie de catch où les plaquages destructeurs conditionnent -notamment- la victoire de son équipe. Comme sur ce dernier titre, des motos tout-terrain, des buggies et deux types de 4X4 s’offrent aux mains des gamers. Ces quatre classes jouent simultanément des coudes au fil d’un ratio vitesse/défense classique. Dans la chaîne alimentaire d’ Onrush, bien connaître sa place est donc essentiel.

Macadam massacre

Big Bang Theory

Oubliées, les trajectoires idéales dans les virages. Église, wagon, grue… Onrush est une ode au carambolage qui demande surtout de surveiller les obstacles jonchant ses tracés aux airs d’autoroute. Bien viser les flancs des adversaires pour les mettre au tapis n’est pas simple. Pour y arriver, le gamer devra constamment remplir une jauge de turbo en signant des cascades, en frôlant des obstacles ou en explosant des bolides anonymes. Ces turbos accumulés permettent enfin d’activer une seconde jauge de Rush, qui pendant à peine trois secondes accélère encore plus les débats et facilitent la destruction.

S’exclamer dans un jeu motorisé n’est plus courant. Onrush et ses bonnes vibes comblent ce vide. Jouant la carte d’un jeu par équipe où chacun tient un rôle précis (à la manière de Defense of the Ancients), le titre mélange course et MOBA (1). Parmi ses quatre modes, le Lockdown demande d’évoluer en équipe et en rangs serrés tandis que le Switch limite le nombre de vie de chacun à trois crashs. Plus classiques, deux autres défis exigent d’enchaîner les cascades et de traverser des portiques retardant un décompte fatidique façon Outrun. Enluminée par des pouvoirs propres à chaque bolide (les motos laissent des sillages de flammes mortelles!), la mécanique toussote. Après un vol plané, détruire l’adversaire à l’atterrissage relève ainsi plus de la chance que du skill. Émaillé de collisions injustes contre ses décors, Onrush roule finalement parmi ces jeux originaux et attachants qui, faute de polish, ne brilleront jamais.

Onrush

Édité et développé par Codemasters, distribué par Koch Media, âge: 12+, disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.

7

(1) Des jeux d’arène de bataille en ligne multijoueur, particulièrement populaires dans l’e-sport.

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