Lykke Li

« So Sad So Sexy »

Aux premières mesures du disque, la voix quasi-orientalisante et le souffle électronique font penser à Yasmine Hamdan, en à peine plus poppy. Puis les basses exagérément pulpeuses et le bout d’invité vocoder ramènent un son davantage manufacturé pour le marché international. Croisement de dream pop, rhythm’n’blues, emo, sequencers et trap. En 2014, la jeune Suédoise (1986) clôturait avec I Never Learn une trilogie discographique commencée six ans auparavant par Youth Novels, coproduit par l’excellent Björn Yttling de Peter Björn and John, l’album portant la double signature d’une voix presque enfantine et d’une relative économie de moyens musicaux. L’actuel So Sad So Sexy a été créé dans la foulée de la découverte de la méditation transcendantale, d’une première maternité début 2016 et de la perte de la mère: il délaisse plutôt le minimum syndical et gonfle les vagues de claviers jusqu’au soutien charnel persistant ( Last Piece). Parfois mélangé à l’acoustique dans un titre que ne renierait pas Juicy ( Jaguars In the Air), voire ramené à l’expression simple et cruelle de perdre un proche aimé ( Utopia). Parce que les textes de ce quatrième album traduisent les douleurs des dernières années, comme si le passage définitif à l’âge adulte se faisait immanquablement de troublante manière. Y compris lorsqu’on est une jeune Scandinave qui échappe au burn-out total via les chemins escarpés de la pop internationale et une allure de mannequin 2.0.

Lykke Li

Distribué par Sony.

7

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