« Black Ken »

Distribué par BasedWorld.

8

Hyperactif et hyperproductif, Brandon Christopher McCartney n’a pas toujours été simple à suivre. Depuis une première mixtape lâchée en 2009, le rappeur californien mieux connu sous le nom de Lil B n’a pas arrêté, inondant le Net de ses productions personnelles. Avec la volonté affichée d’occuper le terrain hip-hop US, mais aussi de donner de temps en temps des petits coups de pied dans la fourmilière, entre coups de sang fantaisistes (la mixtape Rain In England, quasi new age, débarrassée de tout beat, en 2010) et sorties plus réfléchies (l’album I’m gay, dont le titre est à prendre comme la marque de soutien d’un rappeur hétéro à la communauté LBGT). Au bout du compte, domine la figure d’électron libre, image que n’a cessé de cultiver Lil B, y compris dans sa manière de rapper. Au point de finir par créer un véritable culte autour de sa personne, pouvant compter sur une base de fans hardcore, mais aussi sur l’admiration de collègues en vue comme Kendrick Lamar ou Chance The Rapper.

Deux ans après le projet Thugged Out, Pissed Off, Lil B revient en proposant ce qui se rapproche peut-être le plus d’un véritable album, sa « première mixtape officielle » dixit l’intéressé. Autoproduit, Black Ken n’est pas beaucoup plus cadré pour autant. Avec ses 27 morceaux, il déborde même de partout. Et forcément, il n’évite pas à certains moments les sorties de route (l’horrible dérapage pop de Turn Up). La plupart du temps, The BasedGod ronge toutefois un os deep funk eighties (Still Run It), aussi savoureux que légèrement déviant (Free Life). Dans un même ordre d’idée, il repart également fouiner dans le rap des origines (Hip Hop, Berkeley) pour mieux imaginer son futur. Épatant.

L. H.

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