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Sous-titrée La Nuit du mensonge, la série des frères Williams a été lancée en septembre dernier sur la chaine Sundance TV, en pleine zone de turbulences Trump-Weinstein, alors que la société américaine était secouée par les débats sur le harcèlement sexuel, la culture du viol et la difficulté pour les victimes de faire valoir leur version des faits. Liar aborde la question de manière symétrique: un homme et une femme se rencontrent, se plaisent. Laura est enseignante, Andrew est chirurgien. Leur premier rendez-vous a une issue dramatique: elle dit qu’il l’a droguée et violée. Lui prétend qu’il s’agit d’une relation consentante. La série développe les positions respectives des protagonistes, visiblement sans parti pris. Elle analyse l’onde de choc que l’affaire a sur leurs familles, leurs proches, leur réputation et les secrets déterrés d’un passé trouble pour l’une comme pour l’autre. Les premiers épisodes ont été accueillis par une salve de critiques outre-Atlantique: la suspicion que le scenario fait d’emblée reposer sur Laura (Joanne Froggatt, imprévisible et convaincante à la fois) reproduit plus qu’elle ne dénonce la réalité vécue par de trop nombreuses victimes de viol ou de harcèlement. Ciblé également, le cliché qui consiste à représenter une femme et un homme dans des métiers stéréotypés. Toutefois, la progression de l’histoire, qui puise à la fois dans le thriller, le néo-noir et la série B, laisse d’agréables surprises et montre les mécanismes contre lesquels une femme doit se battre pour faire entendre sa voix.

Série créée par Harry et Jack Williams. Avec Joanne Froggatt, Ioan Gruffudd, Zoe Tapper, Warren Brown.

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