Les Visés

Ah, l’Amérique! Ses grands espaces, son drapeau et… ses massacres de masse. Un beau matin de l’été 1966, Charles Whitman, après avoir étranglé sa mère et poignardé sa femme, monte tout en haut du bâtiment principal de l’université d’Austin au Texas, s’installe sous l’horloge et tire sur les passants, perpétrant ainsi ce qui est considéré aujourd’hui comme le premier massacre de masse de l’Histoire des États-Unis. Les Visés retrace ce qu’auraient été les quelques jours précédant la fusillade en nous plongeant dans les pensées dérangées du meurtrier. Les auteurs tentent ainsi d’expliquer l’inexplicable. Pari à moitié réussi, sans doute par la nature nauséabonde du principal protagoniste, mélange de bon sens primaire et de déterminisme aveugle. Les auteurs exposent leur vision des faits sans jamais prendre position, si ce n’est celle d’espérer provoquer un dégoût dans le chef du lecteur. Ce récit au dessin naïf et rétro et aux couleurs acidulées démontre malgré tout le paradoxe de cette Amérique qui, tout en proposant tous les possibles, engendre également la frustration pouvant dans certains cas déboucher sur l’horreur absolue. Reste un ouvrage sans concession pour les lecteurs qui ne veulent pas s’embarrasser de fioritures inutiles.

Les Visés

De Thomas Gosselin et Giacomo Nanni, Éditions Cambourakis, 112 pages.

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