Les Rêveuses

de Frédéric Verger, Éditions Gallimard, 444 pages.

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Juin 1942. Pays de Bray. Peter Siderman, jeune Allemand de 17 ans au passé flou engagé dans l’armée française, tente d’échapper à l’ennemi en usurpant l’identité d’un jeune aristocrate français mort lors d’une débâcle. Après avoir passé de longs mois dans un camp et avec la complicité d’un gradé, il est transféré au chevet de sa « pseudo » mère mourante. C’est là que commence l’histoire fantasque de ce jeune homme, auprès d’une famille fictive. L’on ne peut s’empêcher de penser au roman Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, car on retrouve aussi chez Frédéric Verger le thème de l’adolescence aux idéaux inaccessibles, les escapades et les fêtes, le refuge des souvenirs, les suicides et surtout les femmes « fées » séjournant dans des domaines mystérieux où les paysages familiers se métamorphosent. L’auteur avait obtenu le prix Goncourt du premier roman pour Arden, un livre dans lequel, déjà, il préférait la description de microcosmes étranges et déréglés à celle des événements historiques. Récit foisonnant dont les métaphores épaississent le tragique, plus proche du réalisme magique que du roman historique, Les Rêveuses dévoilent quelques scènes inoubliables dont celle d’un concours de danse au finish qui rappelle On achève bien les chevaux.

M-D.R.

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