Les alcôves du surréalisme

© © PAUL COLINET, COLLAGE 1933, PHOTOGRAPHIE, GOUACHE ET ENCRE SUR CARTON, INV. 7984, MRBAB, BRUXELLES, © SABAM, BELGIUM, PHOTO :

Marcel Lecomte, Musées royaux des Beaux-Arts, 3 rue de la Régence, à 1000 Bruxelles. Jusqu’au 18/02.

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Avec la nouvelle exposition consacrée à la filiation artistique de René Magritte, on ne doute pas que les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique vont faire carton plein. Pas de doute, les visiteurs vont défiler mais on pressent déjà qu’il n’y aura qu’une poignée de curieux pour s’arrêter sur Marcel Lecomte. Les alcôves du surréalisme, petit accrochage liminaire qui se donne comme une passionnante annotation dans la marge de l’Histoire du surréalisme belge. C’est regrettable car l’homme, qui a été par ailleurs collaborateur aux services de la documentation de l’institution bruxelloise, n’est rien de moins qu’une éminence grise dont la présence accompagne et éclaire l’Histoire du mouvement. « Un passeur attentif« , écrit Michel Draguet à son propos. Pas des moindres puisqu’on sait aujourd’hui qu’il est celui qui a fait connaître Giorgio De Chirico au peintre de L’Empire des lumières. On ne saurait donc trop conseiller de marquer l’arrêt devant les quelques alcôves que lui a taillées Philippe Dewolf, journaliste et commissaire de cette micro exposition. Il n’y a certes ici rien de spectaculaire mais des petites perles plutôt réjouissantes et beaucoup de choses à apprendre à côté de la légende dorée. Ainsi d’une très belle sculpture peinte en bois brûlé que l’on doit à Remo Martini. Son nom? Le Nain. Il s’agit d’une allusion au célèbre roman de Günter Grass, Le Tambour. Au dos de celui-ci, l’artiste a tracé, verticalement, le signe égal entre « Le Nain » et le nom de Marcel Lecomte qui avait fait allusion à cette oeuvre dans une notice d’exposition en avril 1964. Martini n’est pas le seul à faire prendre conscience du rôle crucial joué par Lecomte, Pierre Alechinsky et Serge Vandercam l’ont également portraituré en tant qu’esthète « présent à certaines éclosions« . Idem pour Marcel Broodthaers, qui l’a placé au centre de Salon noir, première Installation d’importance, et Paul Colinet, dont on peut voir un collage très emblématique de ce personnage aussi discret que décisif.

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M.V.

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