Le masque arraché (sudden fear)

DE DAVID MILLER. AVEC JOAN CRAWFORD, JACK PALANCE, GLORIA GRAHAME. 1952. 1H50. ÉD: RIMINI. DIST: COMING SOON.

8

C’est une belle pièce qu’exhument aujourd’hui les éditions Rimini avec Le Masque arraché, film noir de la meilleure veine tourné en 1952 par David Miller, futur réalisateur de Lonely Are the Brave. Supervisant les répétitions de sa prochaine pièce à Broadway, la dramaturge à succès Myra Hudson (Joan Crawford) congédie le jeune premier, Lester Blaine (Jack Palance), insatisfaite de son potentiel romantique. Elle le revoit quelques temps plus tard dans le train la ramenant à San Francisco, Blaine lui faisant, contre toute attente, une cour assidue qui débouche sur leur mariage. Les motivations du gaillard sont cependant troubles, comme il ressortira bientôt de ses retrouvailles avec une ancienne petite amie, Irene Neves (Gloria Grahame)…

Film noir classique, Sudden Fear dévide sa toile vénéneuse dans les clairs obscurs propres au genre (finement ciselés par le chef-opérateur Charles Lang). Miller parsème sa mise en scène sans temps morts de quelques morceaux de bravoure (ainsi quand Myra découvre fortuitement avoir été abusée sur toute la ligne), et si l’intrigue n’est que modérément crédible, le style et l’intensité présidant à l’affaire balaient d’éventuelles réserves. Sans même parler d’une distribution où, au jeu un brin outré de Crawford, répond l’ambivalence glaçante de Palance (Brando, paraît-il, déclina le rôle), tandis que Grahame (celle-là même que Lee Marvin ébouillantera d’un jet de café dans The Big Heat de Fritz Lang) excelle dans ses habits de femme fatale… Ce qui justifie amplement une (re)découverte, auréolée en bonus de l’analyse du film par Antoine Sire, auteur de Hollywood, la cité des femmes, et fin connaisseur de la carrière de Joan Crawford.

J.F. PL.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content