Le coq de Renato Caccioppoli

Naples, 1938: une ville au-dessous du volcan bien sûr, mais surtout au bord de l’éruption de joie à la venue du Duce et du Führer dans cette cité du Sud déjà colonisée par le Nord de l’Italie et la maison de Savoie. Génie des mathématiques, beau comme un éphèbe, assoiffé de culture et d’alcool, communiste irrédentiste, Renato Caccioppoli entend célébrer à sa manière la venue des deux polichinelles de grande tradition napolitaine. Devant l’interdiction de promener un petit chien qui serait, selon la police secrète de Mussolini, un signe évident de pédérastie, il sortira son coq en laisse, invectivera les deux tyrans, au nez et à la barbe des membres de l’AVRO, source d’inspiration gestapiste pour Hitler… Dans une langue grouillante, ruisselante, transpirante, à l’image de cette Naples organique, entonnoir qui baigne sa douce folie en mettant les pieds dans la mer, Jean-Noël Schifano romance l’histoire véridique de ce génie des maths qui, à l’image de sa ville, refusera l’homogénéité. Ceci dans un style parfois aussi chaotique que les pavés de l’ancienne Parthénope… Une ville que les Alliés bombardèrent au point de réveiller le Vésuve de son sommeil au printemps 44. Grâce à Schifano, le souvenir de Renato Caccioppoli et de son courage ne s’éteint pas lui non plus…

de Jean-Noël Schifano, éditions Gallimard, 103 pages.

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