La Révolte des terres

De Koza et Marion Mousse, Éditions Casterman, 104 pages.

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En 1941, Ferdinand était mineur dans le Pas-de-Calais. Là-même où s’est tenue pendant quinze jours une des plus importantes grèves ouvrières de l’époque, considérée depuis et par beaucoup comme le premier acte collectif de résistance contre l’occupant nazi. Parmi eux, le scénariste Maximilien Le Roy qui signe désormais Koza mais ne change pas sa manière d’écrire et de fonctionner: il part de petites histoires pour raconter la grande, et surtout celle qui sillonne à travers les luttes sociales, les combats libertaires et les engagements personnels -pour d’évidence nous ramener à notre Histoire d’aujourd’hui, avec des albums mettant en scène Antonin Artaud, Gauguin, Nietzsche ou Thoreau, et des titres sans équivoque comme Vaincus mais vivants, Ni Dieu ni maître ou Les Chemins de traverse. Et comme à chaque fois aussi, le bougre sait s’entourer: il fait appel ici à l’excellente Marion Mousse, trop peu connue malgré sa déjà foison d’albums, dont Fracasse, Frankenstein, des collaborations avec Lisa Mandel et une adaptation de L’Écume des jours. Sans doute parce que l’auteure brouille brillamment les pistes à chaque fois, ce coup-ci avec un noir anthracite, sans couleurs et sans trait, idoine et remarquable.

O.V.V.

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