La petite fille au dé à coudre

DE MICHAEL KÖHLMEIER, ÉDITIONS JACQUELINE CHAMBON, TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR MARIE-CLAUDE AUGER, 112 PAGES.

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Une petite fille a pris l’habitude d’attendre son oncle sur la place d’un marché. Elle reste là du matin au soir, comme il lui a dit, ne mendie pas mais reçoit des fruits, des collations des marchands. Sauf qu’une fin d’après-midi, son parent n’est plus au rendez-vous: seule, incapable de parler l’idiome du pays, la petite trouve un container plein de déchets de nourriture et y vit quelques jours. Recueillie par la police, elle est remise à un orphelinat catholique et y rencontre Schmahan, un plus grand, qui parle sa langue, lui extirpe un prénom, Yiza, et lui présente Arian qui sera leur compagnon dans leur évasion, leur errance entre froid, faim, vol et fuite… Récit du vagabondage de jeunes enfants qu’on imagine tziganes, syriens ou albanais, La Petite Fille au dé à coudre possède cette facture documentaire, une écriture sans effets qui raconte en phrases courtes et plates, dans une sorte d’hébétude, la lutte pour la survie de ces trois enfants et principalement de cette petite fille. Pour stupéfiant et réaliste qu’il soit, il n’émeut pas: la faute au style télégraphique, genre résumé des actions d’un match de foot. Des phrases au hachoir qui démembrent toute émotion, et restent dans le factuel. Une Petite fille au dé à coudre cousue de fil blanc!

B.R.

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