La Louve

De Paul-Henry Bizon, Éditions Gallimard, 240 pages.

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Tout les oppose: la cupidité, l’imposture, la drogue et les filles pour Raoul, milliardaire au passé occulte, et l’idéalisme, la naïveté, le courage et la susceptibilité d’un jeune paysan inspiré pour Camille le Vendéen, qui croit en un avenir propre. Même si leurs mondes semblent incompatibles, ils sont amenés à se rencontrer car chacun représente une facette de notre société malade de nouveautés. En effet, l’appât du gain frelaté, les magouilles et le rôle obscur des banques, aux mains de Monsanto ou Bayer par exemple, trouvent dans la paysannerie crédule, adepte de la permaculture et de l’agroforesterie, un moyen de se mettre au-devant de la scène, ici gastronomique, pour faire du fric et encore du fric. Ces arnaqueurs font miroiter un mode de vie et de manger « sain » et la « bobo-itude », ambiante à Paris ces dernières années, sert leur but. Si l’on ajoute à ce tableau plutôt sombre le réveil de haines ancestrales, les querelles de villages et des personnages solaires comme Victoire, alias La Louve, on obtient un roman sociétal, agréable à lire, instructif même si certaines descriptions paraissent stéréotypées. Une exofiction de plus pour cette rentrée littéraire puisque l’auteur qui connaît bien la vie parisienne s’est inspiré du projet écolo-gastronomique La Jeune Rue de Cédric Naudon qui s’est transformé en gâchis retentissant.

M-D.R.

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