Il y avait bien sûr les grandes et magnifiques rétrospectives consacrées à Hermann ou Will Eisner, mais il est une expo dont la puissance aura fait l’unanimité cette année, et que l’on doit en grande partie à des créateurs porteurs d’un handicap mental. Knock Outsider Komiks présentait en effet les oeuvres réalisées au sein de La « S » Grand Atelier, le laboratoire artistique installé à Vielsalm et qui depuis 30 ans accueille et accompagne des artistes mentalement déficients mais encadrés par des animateurs eux-mêmes artistes, qui mêlent leurs pratiques artistiques avec celles des résidents de La « S ». Une rencontre entre de l' »outsider art » et des artistes contemporains comme Dominique Goblet ou Antoine Marchalot, donnant naissance à des oeuvres graphiques d’une folle énergie et qui ont bouleversé leurs propres pratiques artistiques -tel Fran Disco, une ville-monde en perpétuel développement, construite tout en scotch et carton par le trisomique Marcel Schmitz, et devenue une bande dessinée, Vivre à Fran Disco, réalisée à quatre mains avec Thierry Van Hasselt, cheville ouvrière de l’éditeur Frémok. Frémok qui consacre désormais un label entier à ces expérimentations effectuées à la « S « Grand Atelier. De ce mélange d’art brut et de BD très indé naissent des oeuvres d’une force graphique rare, qui interrogent sur cet écart pas si grand que ça entre les pratiques d’une BD dite intello et ce qui semble, mais semble seulement, être son exact contraire, tout en spontanéité. Et qui, surtout, relativisent méchamment la notion de déficience mentale. La « S » Grand Atelier et Frémok seront par ailleurs très présents à Bruxelles en avril prochain, avec une série d’expos et d’événements labellisés Knock Outsider -et dont on vous reparlera plus en détails d’ici là.

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