L’Artiste au couteau

Peintre et sculpteur à succès, Francis Begbie coule des jours tranquilles avec sa femme Mélanie et ses filles en Californie. Ses bustes de popstars et d’acteurs mutilés lui assurent une rente confortable et un garde-fou contre sa vie d’avant… Cette Écosse où il a tout laissé derrière lui, pour de bon, à Édimbourg, parce que la résilience, ça se travaille. Mais lorsque sa soeur lui annonce le meurtre de Sean, son premier fils retrouvé poignardé, le sang de l’ex-taulard ne fait qu’un tour. Et Francis se fait un devoir d’aller aux funérailles pour découvrir ce qui s’est passé. « Tu ne vas pas retomber dans des vieilles affaires? » Précédé par sa réputation, à peine Begbie a-t-il foulé ses anciens territoires -Leith Walk, Duke Street, Easter Road…- que tout lui revient, en pleine gueule. Les amis fausses pattes qui vous glissent entre les mains, l’accent grasseyant, ses bisbilles avec la dyslexie et des aptitudes d’un genre spécial: « Mon seul talent, ç’a toujours été de faire du mal aux autres. » S’il s’empare à nouveau de l’un des personnages cultes de sa saga Trainspotting (incarné par Robert Carlyle chez Danny Boyle), Welsh délaisse pour partie la peinture sociale de Porno et Skagboys pour cadrer un pur roman de genre, spin-off noir et rouge sang, toujours désenchanté, qui se lit comme il se regarde: sans minauder. Débute alors une procession de repris de justice, où on taille le bout de gras sur les albums de Guns N’ Roses dans des odeurs de tabac froid, quand on n’a pas une gag-ball enfoncée dans la gorge, bien sûr. Tox, tox, tox… Qui c’est? Francis Begbie, très remonté. Sláinte!

D’Irvine Welsh, éditions Au Diable Vauvert, Traduit de l’écossais par Diniz Galhos, 368 pages.

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