L’Aimant

De Lucas Harari, Éditions Sarbacane, 152 pages.

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L’Aimant est avant tout un étrange et bel objet -couverture mate et dos toilé- qui rend hommage à une certaine bande dessinée des années 80, elle-même reluquant vers la ligne claire des années 50 à l’image de feu les éditions belges Magic strip et leur mythique collection Atomium 58. Comme son illustre aînée, L’Aimant fait la part belle à l’architecture, en l’occurrence aux thermes de Vals de l’architecte suisse au nom de super-vilain, Peter Zumthor. Colonne vertébrale du récit, le bâtiment exerce une fascination sur Pierre, ancien étudiant dans l’art de construire, qui revient aux thermes parfaire un mémoire jamais terminé. En étudiant les plans, il se rend compte qu’ils ne correspondent pas à la réalité. Soupçonnant des passages secrets, Pierre mène l’enquête jusqu’à l’obsession, arpentant jour et nuit la station thermale et ses environs. Ses investigations semblent intéresser un mystérieux personnage. Entre enquête paranormale et cheminement intérieur, on sent que l’auteur est tombé amoureux de son sujet: il y multiplie les points de vue architecturaux. Mais si le parti pris de la bichromie rouge et bleue rend bien les ambiances, le dessin perd en efficacité dans les scènes d’action. Dommage que l’auteur n’exploite pas non plus une mise en abyme à peine esquissée. Reste un polar un peu raide mais finalement bien mené.

C.B.

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