King kong taille xxl

Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

UN SINGE DE 30 MÈTRES DE HAUTEUR (AU LIEU DE 7) POUR UN SPECTACLE EFFICACE, PRÉLUDE À UNE SÉRIE.

Kong: Skull Island

DE JORDAN VOGT-ROBERTS. AVEC TOM HIDDLESTON, SAMUEL L. JACKSON, BRIE LARSON. 1 H 58.

7

À défaut d’être le meilleur des films consacrés au roi Kong depuis son formidable avènement de 1933, Kong: Skull Island a le mérite bien réel de proposer un spectacle rythmé, percutant, riche en sensations fortes. Il peut aussi se vanter, de manière plus douteuse, de celui d’afficher la plus grande version du gorille fabuleux : une trentaine de mètres de hauteur, soit plus de quatre fois la taille du King Kong original de Cooper et Schoedsack! Une folie des grandeurs qui n’a pas pour seule raison de vouloir en mettre plein la vue (ce que le film fait). Le motif principal est de préparer le terrain à une future confrontation avec un autre monstre, japonais celui-là: Godzilla. Ce dernier culminant à plus de 100 mètres de haut, comment imaginer un duel avec un mini-Kong tout riquiqui? Les producteurs du nouveau film Legendary Pictures (associés pour la cause avec Warner Bros et le Chinois Tencent), ayant déjà financé en 1984 -et avec le studio nippon Toho- un remake réussi de Godzilla, entendent bien créer toute une série de films de monstres (1). Gageons qu’ils feront donc encore grandir le gorille auquel Samuel L. Jackson essaie de faire un sort dans Kong: Skull Island. Faut dire qu’il a les boules, l’ami Sam, dans son uniforme de héros militaire frustré par la défaite de la guerre au Vietnam. Nous sommes en effet en 1973. Et si la mission américaine menée sur l’île au Crâne est d’ordre scientifique, le lieutenant-colonel Packard a la gâchette qui le démange encore fort, et des rêves de napalm plein la tête…

Après le générique

Si le film évite la case sentimentale façon « la belle et la bête », il ne se prive pas de souligner l’ambivalence d’un Kong d’abord perçu comme une terrible menace, mais prenant au fil du temps la place d’un dieu protecteur. Dans ce qui n’est pas un remake tout en adressant plus d’un clin d’oeil au chef-d’oeuvre de 1933, un respect mutuel s’installe, sur fond de considérations laconiques sur l’équilibre naturel, les dégâts de la bombe atomique et le militarisme. Mais le sous-texte n’a pas trop voix au chapitre. Kong: Skull Island est fait pour divertir, et il le fait plutôt bien. L’efficacité marque tant l’usage de la 3D que les nombreuses scènes de combat où se succèdent plusieurs créatures prédatrices. Les effets numériques sont soignés, et le charismatique Tom Hiddleston s’impose en nouvel Indiana Jones potentiel. Attention: ne quittez pas la salle avant la toute fin du (long) générique ! Une séquence déterminante y est proposée à celles et ceux qui auront eu la patience d’attendre…

(1) LE STOCK JAPONAIS CONTENANT ENCORE ET ENTRE AUTRES MOTHRA (LA MITE GÉANTE), GHIDRAH LE MONSTRE À TROIS TÊTES, ET EBIRAH LE CRUSTACÉ GÉANT…

LOUIS DANVERS

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