Juste après la vague

Le catastrophisme ambiant, version climat apocalyptique, continue d’inspirer les romanciers. C’est la Française Sandrine Collette, nouvelle voix du polar français qui commence à se faire entendre (c’est son cinquième roman en cinq ans), qui cette fois s’y colle: une vague énorme submerge les côtes, et la mer ne se replie pas. Seule la maison de Pata, de Madie et de leurs neuf enfants a tenu le choc sur la colline, mais le reste n’est plus qu’eau. Il faut donc monter dans la barque pour survivre et partir. Or celle-ci est prévue pour huit; trois devront rester. Dont Louie, onze ans, qui boîte et qui a le malheur de ne pas faire partie des plus petits, qui ont eux besoin de leurs parents. La tragédie se jouera donc en trois actes, sur deux scènes (l’île et l’eau) et heureusement avec ce qu’il faut d’originalité: usant parfaitement de son style simple, claquant et sans esbroufe, Collette plonge immédiatement le lecteur dans la flotte, et la plume dans la plaie de ses personnages. On n’en saura guère beaucoup plus sur les lieux du drame (les abords de l’Atlantique, pour le reste, quelle importance?), le contexte ou les protagonistes; l’auteure n’en a pas besoin pour faire en sorte que leurs déchirements, leurs abandons et leurs choix impossibles vous fassent dresser les poils.

De Sandrine Collette, Éditions Denoël, 302 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content