Jamiroquai – « Automaton »

DISTRIBUÉ PAR VIRGIN/EMI.

7

On ne peut pas dire que sa dernière sortie avait fait forte impression. En 2010, Rock Dust Light Star voyait Jamiroquai bégayer son acid-jazz grand public, sans grande inspiration, comme dépassé par les événements. Un disque poussif, somme toute. Certes, sous sa toque en fourrure, Jay Kay, leader et figure de proue du groupe, n’avait jamais prétendu révolutionner le cours du groove. Dix-sept ans après l’emblématique carton d’Emergency on Planet Earth, il semblait cependant avoir à peu près tout dit. Au point d’ailleurs de disparaître des écrans.

Sept ans plus tard, Jamiroquai est pourtant bel et bien de retour. Et, surprise, le groupe a retrouvé la forme. Malgré des premiers visuels sci-fi fluo et un titre d’album pas forcément engageants, la machine pop-soul-funk-house-disco a retrouvé des couleurs. Un titre comme Superfresh, par exemple, est aussi attendu qu’irrésistible, tandis que Dr Buzz semble ranimer la flamme acid-jazz des débuts. Jamiroquai balance une vibration funky-soul, comme seuls les Anglais en sont capables, tout à la fois élégante, référencée et ultra-efficace. Par ailleurs, le personnage de Jay Kay a beau à nouveau fanfaronner, il a cette fois davantage de raisons de le faire. Sans doute parce que l’époque a elle aussi changé. Titillé à ses débuts pour son revivalisme, critiqué pour piocher un peu trop lourdement dans un certain groove vintage (Stevie Wonder, sors de ce corps), Jamiroquai annonçait en fait la rétromania des années 2000. À l’époque où des Bruno Mars ou The Weeknd cartonnent en pillant l’héritage de Michael Jackson, le groupe anglais se pose ainsi aujourd’hui presque en précurseur. Appelez ça l’ironie de l’Histoire…

L.H.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content