Groland Empire – Groland Le Zapoï

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Deuil national au Groland. Le 30 mars, à l’âge de 64 ans, Christophe Salengro cassait sa pipe. Emporté avec ses oreilles décollées et son gros pif par une maladie contre laquelle il luttait depuis plus de deux ans. Jadis star d’une agence spécialisée dans les corps et visages atypiques, Salengro est dans une première vie l’un des principaux danseurs de la compagnie contemporaine DCA (pour Diversité, Camaraderie, Agilité) fondée par Philippe Decouflé, qui veut faire exploser les cadres et les codes. Il exerce ses talents dans les clips des Garçons Bouchers ( Carnivore) et des Fine Young Cannibals ( She Drives Me Crazy), incarne Roger dans celui du Jerk de Thierry Hazard avant d’embrasser le drôle de destin politique grolandais qu’on lui connaît. Le président auto-élu démocratiquement à vie s’en est donc allé. Et ironie du sort, tandis que Groland fête ses 25 ans d’existence. Si Le Zapoï, qui dézappe les programmes télé depuis un an et demi, de ce samedi aura des allures de funérailles et si la présipauté date de 13 000 ans  » comme le prouvent les premiers ossements de majorettes ivres découverts récemment en forêt de Groville« , l’émission (prolongée en France par le Top 25 GRD présenté par Pierre Bellemare et la diffusion du Gros Métrage) sera l’occasion de fêter indignement le quart de siècle du Groland. Vingt-cinq ans d’humour ras-du-slip, d’absurdités ravageuses, de déconne jouissive. Vingt-cinq piges de télé punk, d’irrévérence décapante et de subversion cinglée. Créé par Jules-Édouard Moustic et son équipe de joyeux fêlés, derniers survivants ou presque de l’humour Canal, Groland a fait son apparition en 1993. Pensé comme un monde imaginaire, une fenêtre de contre-pouvoir dirigée par  » un homme à la stature présidentielle telle qu’on n’en avait plus vue depuis De Gaulle » (dixit Benoît Delépine alias Michael Kael), le Groland est rapidement devenu une véritable et décapante institution.  » Un jour où je devais rendre visite à mes parents en Picardie, des mecs ont arrêté le TGV exprès en pleine campagne, nous confiait un jour Delépine. Le type me laisse descendre et me dit: « Salutation à notre président. Et ne vous inquiétez pas pour moi. Là-haut, les patrons comme les syndicats sont d’accord. » » Poing tendu et doigt d’honneur… Tout Groland.

Émission humoristique.

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