Good luck with the future

© AUTOROUTE, SHANGHAI 2015 © RITA PUIG-SERRA COSTA ET DANI PUJALTE

RITA PUIG-SERRA COSTA ET DANI PUJALTE, GALERIE CERAMI, 346, ROUTE DE PHILIPPEVILLE 346, À 6010 CHARLEROI. JUSQU’AU 11/03.

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La photographie a permis à Rita Puig-Serra Costa d’écrire une émouvante lettre d’adieu à sa mère emportée par la maladie. Publié en 2014 sous la forme d’un livre aux éditions du Lic, Where Mimosa Bloom a immédiatement subjugué le galeriste Jacques Cerami. C’est plus que compréhensible: l’approche se voulait éminemment sensible, s’arrêtant sur les objets et les personnes qui ont joué un rôle déterminant dans la vie de la défunte. Éventails, sculpture brisée, images du passé et autres petits riens de l’existence… Il se condensait là une émouvante poétique de la disparition. Aujourd’hui, la photographe catalane revient en duo avec Dani Pujalte dans la galerie de Couillet. Cette fois, ce n’est plus le passé qui est en ligne de mire mais bien le futur, temporalité plus effrayante et incertaine que jamais. L’accrochage est restreint, une petite quinzaine d’images au total, il n’en est pas moins percutant. Il se comprend comme une « exploration de l’avenir » et comme une tentative de rendre compte de la perception que peut en avoir la génération de tous ceux qui sont nés dans les années 80. Le constat est hétéroclite. Une mer démontée fait place à un siphon qui promet de nous emmener droit vers le fond, cliché d’une beauté effrayante. Plus loin, une lumière luit, promesse d’un jalon dans la nuit noire. Il y a aussi ce paysage islandais inhabitable que traversent des chemins jamais empruntés. Tout aussi déroutant, ce plan large d’un noeud urbain de Shanghai. Réduite à sa portion la plus étriquée, la nature y est cernée. Les voitures circulent à la faveur d’un flux incessant. Dans ce monde-là, on ne circule pas, on est véhiculé, emporté à travers le béton et l’acier par la machine. Le propos culmine dans deux prises de vue juxtaposées. Sur la première, un miroir posé sur les rochers reflète le bleu du ciel. À sa droite, le miroir est brisé. La fin de l’idéal? Pas tout à fait, il reste les fragments pour entrevoir la fragile perspective céruléenne.

M.V.

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