Ginger ale – Ginger Baker, batteur inconditionnel

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« Il était méprisant et asocial. Mais il avait un don. Du talent, du flair et du panache » (Eric Clapton). Il a inventé le solo de batterie dans le rock. A participé à la naissance du heavy metal ( « on aurait mieux fait d’avorter »). Et fut, dixit Stewart Copeland, « le premier musicien occidental à s’immerger dans le quotidien et la misère de l’Afrique ». Personnage fantasque, dur à cuir et haut en couleur ( » quand on l’engageait, il exigeait une caisse de bière, deux prostituées noires et une Limousine blanche »), Ginger Baker est l’un des plus grands batteurs de l’histoire. « Le grand public est tellement stupide. Comment peut on considérer que John Bonham ait pu jouer dans la même catégorie que la mienne? C’est quand même extraordinaire. Bonham avait de la technique mais il swinguait aussi bien qu’un sac à patates. C’est la même chose pour Keith Moon. S’ils étaient vivants, tu aurais pu les interroger », balance-t-il à Jay Bulger. Bulger est le réalisateur de Beware of Mr. Baker (son titre anglais). Il s’est fait passer pour un journaliste du Rolling Stone afin de le rencontrer et a fini par sympathiser avec l’animal, lui consacrer un article dans le magazine et en faire l’objet de ce film au caractère aussi tranché que son sujet. Même si ça lui a valu de se faire péter le nez… « Avec Ginger, ça finit toujours par mal tourner. C’est juste une question de temps, «  raconte l’une de ses ex-femmes. Eric Clapton et Jack Bruce, Denny Laine des Moody Blues, Chad Smith des Red Hot Chili Peppers, Bill Ward de Black Sabbath, Lars Ulrich de Metallica, Stewart Copeland de Police, Nick Mason de Pink Floyd, Johnny Rotten ou encore Santana… Il y a du beau monde, au-delà de sa famille, pour raconter le fondateur de Cream. Mais le plus fascinant, outre les images d’archives, les séquences animées plutôt réussies, ce sont les incroyables récits de Baker. Il retrace sa rencontre avec Phil Seamen qui lui fait découvrir l’héroïne et les percussions africaines. Se souvient avoir traumatisé Mick Jagger. Parle de son studio à Lagos, alors foyer insurrectionnel. Comme de sa tentative désastreuse dans le cinéma. De sa fascination pour le jazz et Max Roach à ses amitiés avec Fela Kuti, Bulger tire le portrait réussi d’un génie cinglé qui a filé un rail de coke à son fils de 15 ans pour qu’ils puissent donner un concert ensemble. A fait de la soeur du premier petit ami de sa fille sa deuxième épouse. Et a grillé ses 5 millions de dollars pour les concerts de reformation de Cream en faisant importer 24 chevaux de Grande Bretagne (monsieur est mordu de polo). Crazy guy…

Documentaire de Jay Bulger.

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