Field Music

« Open Here »

Il y a des carrières qui n’ont pas forcément besoin d’être signée d’un grand coup d’éclat pour briller. Manoeuvrée par les frères David et Peter Brewis, l’entité Field Music a ainsi enchaîné les disques, la plupart du temps excellents: en 2012, l’album, Plumb, fut même rangé dans la liste des vainqueurs potentiels du prestigieux Mercury Prize. Cette reconnaissance critique n’a cependant jamais vraiment été doublée d’un immense succès populaire. Soit. La fratrie a continué malgré tout à enfoncer le clou d’une pop intelligente (on n’a pas dit intello), racée, ne se contentant pas de rabâcher des formules. Avec Open Here, Field Music vient ainsi à nouveau de viser dans le mille. Sous ses dehors léchés, rappelant des groupes comme Steely Dan ou Hall & Oates, ce sixième album fourmille d’inventivité, flattant autant l’oreille qu’il ne passe son temps à la surprendre. Derrière le vernis, lorgnant souvent vers les eighties, et les extravagances ( No King No Princess), le propos se veut volontiers grinçant. Count It Up, par exemple, énumère les privilèges de l’homme blanc (« If you’ve ever visited another country and walked through passport control (…) If people don’t stare at you on the street because of the colour of your skin »). Secoués par le Brexit, les frères Brewis font la grimace, comme sur Goodbye To The Country ( « Don’t you know? There’s a real war on »), qui fait penser au groupe XTC période Orange & Lemons: même inventivité mélodique, même désenchantement planqué sous les arrangements luxuriants. Bluffant.

Field Music

Distribué par Memphis Industries.

9

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