« Scorpion »

Le poids de Drake sur le rap, et la pop culture en général, n’est plus vraiment à discuter. Pour l’illustrer, il suffirait de citer les chiffres de streaming: le nouveau record d’un milliard d’écoutes sur Spotify pour son nouvel album, Scorpion, après une semaine seulement d’exploitation. On peut aussi jeter un oeil sur les crédits du disque en question: entre un sample de Lauryn Hill et un autre de Michel Legrand ( Les Moulins de mon coeur), le rappeur canadien se permet de glisser la voix de feu Michael Jackson (tirée d’un inédit datant de 1983), à l’aise, tranquillou, sans que cela ne gêne grand-monde (le morceau Don’t Matter To Me)…

C’est clair, Drake en veut toujours plus. Publié un an à peine après la playlist/mixtape/album More Life (biffez la mention inutile), annoncé notamment par le tube God’s Plan (et son clip « feelgood » passablement « malaisant »), Scorpion est un nouveau disque bourré jusqu’à la gueule. Mobilisant une armada de producteurs, Drake s’étale sur quelque 90 minutes! Même si l’album est découpé en deux « faces » -officiellement plus rap sur la face A, davantage r’n’b sur la face B-, cela reste beaucoup de musique à digérer. Surtout que « Champagne Papi » n’apporte pas grand-chose de neuf à sa tambouille habituelle. À la première écoute, Scorpion n’évite ainsi pas l’ennui. Pourtant, comme souvent avec Drake, la musique parvient malgré tout à s’infiltrer. C’est assez subtil, voire carrément vicieux, mais terriblement efficace et hypnotique. Porté par des productions à la précision souvent époustouflante, Scorpion a beau ne jamais surprendre, il est comme l’animal de la fable: il ne peut s’empêcher de piquer.

RAP. Distribué par Young Money/Cash Money.

7

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