Des erreurs ont été commises

De David Carkeet, Éditions Monsieur Toussaint Louverture, Traduit de l’anglais (usa) par Marie Chabin, 350 pages.

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Après Le linguiste était presque parfait et Une putain de catastrophe, Jeremy Cook est de retour… enfin presque. Toujours maladroit, le linguiste râleur et misanthrope rencontre Ben Hudnut, self-made-man à la noix, mari heureux et père comblé. Il n’en faut pas plus pour nous l’énerver, Jeremy Cook: à deux doigts de céder sa place dans le livre face à tant de bonheur conjugal et de réussite professionnelle. Mais si vous lui soufflez qu’une ancienne liaison pourrait être mise à jour, qu’une banqueroute attend au tournant (la sournoise) et que la culotte d’une secrétaire au-dessus de tout soupçon pourrait mystérieusement disparaître, ce serait le diable si Cook ne venait y mettre son grain de sel. Selon l’expression consacrée, Carkeet pourrait nous lire le bottin: nanti d’un humour tongue-in-cheek du meilleur aloi, il n’a de cesse de pousser le bouchon. Ainsi n’est-il plus question de détourner le polar avec malice mais d’un exercice de style oulipien où un tic de langage peut devenir -littéralement- prétexte à rebondissement. « à force de conjonctions on peut être amené à raconter sa vie. » Soit une comédie domestique où roman et lecteur, bonnes pâtes, se font rouler dans la farine. à mi-chemin, on se demande où l’auteur veut en venir: « Pas là semblait la dernière destination à la mode. » Puis tout part en cacahuètes! « Vous êtes le bon ou le mauvais flic ? – Les deux. On est en sous-effectif. »

F.DE.

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