Dans le désert

de Julien Blanc-Gras, ÉDITIONS AU DIABLE VAUVERT, 182 pages.

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« Touriste » professionnel, comme il se définissait en 2011 dans un ouvrage du même nom, Julien Blanc-Gras pond les livres au rythme de ses pérégrinations, de l’Amérique du Sud au Groenland, des îles Kiribati au ventre « occupé » de sa femme (In Utero). C’est cette fois en des territoires dont tout le monde parle sans trop savoir de quoi il est question (Qatar, Oman, Bahrein, Émirats arabes unis, « une contrée lointaine, projetant un imaginaire où Sinbad navigue et Lawrence cavale derrière Tintin au pays de l’or noir ») qu’il s’est rendu, persuadé, en bon voyageur optimiste, qu’il était possible de lier facilement des liens avec qui que ce soit à condition de venir toquer à sa porte la bouche en coeur. Las, les relations sociales semblent un peu plus complexes là-bas qu’ailleurs pour un Occidental bon teint. Ce qui forcera l’infortuné galérien en quête de chevelures libres et de tapes dans le dos à effectuer une déroutante odyssée entre villes-champignons offertes à l’ubris, routes posées sur le désert (sillonnées parfois de conducteurs psychopathes) et bleds oubliés en bord de golfes, jusqu’à toucher du doigt son but ultime. à savoir, tout simplement, « essayer de comprendre comment les habitants de ce[s] pays voient le monde. » Une ambition simple comme bonjour, mais surtout salutaire.

F.D.

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