Conversations avec Georges Lautner

De José-Louis Bocquet, éditions La Table Ronde, 336 pages.

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Des Tontons Flingueurs au Professionnel en passant par la série des Monocle, Des Pissenlits par la racine, La Grande Sauterelle, Le Pacha ou autre Mort d’un pourri, Georges Lautner (1926-2013) a incarné une certaine idée du cinéma populaire français, le tandem qu’il forma avec le dialoguiste Michel Audiard sur douze films entrant d’ailleurs dans la légende. C’est sur cette histoire que revient aujourd’hui José-Louis Bocquet à la faveur d’un ouvrage compilant des entretiens touffus conduits avec le cinéaste au début des années 2000 (conversations déjà publiées alors sous le titre Foutu fourbi, et qui font l’objet d’une réédition augmentée et agrémentée d’une nouvelle iconographie). Lautner y revient sans façons et sans langue de bois sur une carrière qui vit défiler devant sa caméra les Mireille Darc, Alain Delon, Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Jean Yanne, Miou-Miou… et jusqu’à Rita Hayworth ou Robert Mitchum (pour Présumé dangereux, en 1989), force anecdotes à l’appui -c’est l’époque, par exemple, où on interrompait le tournage de Joyeuses Pâques de 16 heures à 16 heures 30 pour que Bébel puisse regarder l’arrivée du Tour. S’esquisse ainsi le portrait du cinéaste en adepte résolu du système D, attribuant sa bonne fortune à la chance et à son tempérament fonceur, lui qui avait adopté un proverbe marseillais: « Quand passent les alouettes, il ne faut pas manquer de cartouches. » Et à qui François Truffaut, nuançant son propos après avoir éreinté son premier long métrage dans les Cahiers, devait écrire en 1958: « De La Môme aux boutons, j’aime ce qui est vraiment de vous, le « ton » et c’est pourquoi je suis certain de votre réussite. » En quoi le futur réalisateur des 400 coups s’était montré perspicace…

J.F. PL.

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