Conversation avec Romy Schneider

© GABRIELE JAKOBI - DR

C’est l’histoire d’une bande longtemps gardée dans un tiroir. Le 12 décembre 1976, dans un petit bureau non loin de la cathédrale de Cologne, Romy Schneider, alors âgée de 38 ans, se confie à Alice Schwarzer. Féministe allemande parmi les plus engagées de son époque, Schwarzer veut interviewer l’idole pour le premier numéro de son magazine Emma (encore publié aujourd’hui). À ses yeux, la comédienne incarne tous les fantasmes allemands. La jeune vierge dans Sissi, la putain qui a trahi l’homme teuton pour partir avec Delon, revenue au pays pour y être une bonne mère avant de finir en France comme une grande star mais malheureuse. Devant cette amie choisie pour la nuit, Schneider, qui ne parle plus aux médias, va partager tout ce qu’elle n’a jamais raconté. Dans l’intimité,  » prête à choquer tout le monde« , elle se livre intégralement, s’abandonne à des confessions douloureuses et demande même à plusieurs reprises d’interrompre l’enregistrement sans pour autant se terrer dans le silence. Entre les bouts d’entretien, Schwarzer, qui vient de sortir un livre sur le sujet ( Romy Schneider intime), revient face caméra sur cette étrange nuit. Elle raconte la femme révoltée, convaincue que sa mère avait eu des relations sexuelles avec Hitler, les abus dont elle aurait été victime par son beau-père. Puis aussi la comédienne, l’amoureuse, la mère… Entre la diffusion de César et Rosalie, Une histoire simple et Portrait de groupe avec dame, le portrait singulier, forcément très personnel et assez contradictoire d’une femme complexe. Orgueilleuse, angoissée, véhémente, autoritaire et triste.

Documentaire de Patrick Jeudy.

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