Conan l’insubmersible

L’icône de la barbarie fantasy s’offre une énième résurrection en français avant de (re)rejoindre l’écurie Marvel. Carnage sanglant et classieux à la fois.

C’est reparti pour un tour de barbaque. Si vous croyez encore que Conan le barbare est né en 1982 dans la tête de John Milius et les muscles de Schwarzy, cet article et cette nouvelle anthologie des aventures de Conan ne sont sans doute pas pour vous. Puisque Conan est né en 1932 dans les nouvelles (20 nouvelles et un roman exactement) de Robert E. Howard. Cet écrivain génial et maudit (il s’est suicidé à l’âge de 30 ans, ne supportant pas lui-même la mort de sa mère) est à l’origine, comme Lovecraft et Tolkien, de la littérature fantastique moderne, telle qu’ils sont nombreux à encore la vénérer. Il a également façonné une bonne partie de la mythologie qui fonde l’heroic fantasy: un monde proto-historique, des hordes barbares, des créatures maléfiques, des sorciers, des pin-ups, un peu de sexe et des concentrés de testostérone prêts à péter sans la moindre retenue morale. Tout, déjà, était dans Conan. Un Conan mis à toutes les sauces, parfois ridicules: parues initialement avec un succès fou dans le magazine Weird Tales, ses aventures furent rapidement adaptées en comics pendant des décennies, d’abord chez Marvel, ensuite chez Dark Horse. Sans oublier les films et le petit pagne de l’ex-gouverneur de Californie qui acheva d’asseoir le barbare au panthéon de la pop culture. Une énième série Z fut encore réalisée en 2011, avec Jason Momoa, le Khal Drogo de Game of Thrones, dans le rôle-titre. Depuis, plus rien. Sauf qu’un guerrier, ben ça retourne toujours au combat.

Conan l'insubmersible

Un livre, une vision

La résurrection du mythe démarre donc en France, sous l’impulsion du scénariste Jean-David Morvan, qui a proposé à Glénat de réadapter douze des nouvelles de Howard  » selon le principe un ouvrage = une aventure complète = une vision = un auteur« . Voilà donc les deux premiers opus, spectaculaires comme il se doit mais également classieux: chaque volume compte son petit cahier d’explication et ses « fan arts » dans la grande tradition du comics, mais aussi son édition en grand format noir et blanc mettant en valeur le travail effectivement ébouriffant de dessinateurs gorgés de violence et de fureur. Les deux prochains opus de la collection sont déjà programmés en septembre. Enfin, Marvel revient lui aussi dans la course, puisqu’il est à nouveau propriétaire de la licence outre-Atlantique. Et quand on voit la manière dont Marvel gère depuis quelques années ses personnages et ses licences, il faudrait être fou ou issu de l’âge hyborien pour ne pas se rendre compte de l’évidence: du Conan, on est partis pour en re-bouffer. YAAAAAAH!!

Conan l'insubmersible

Conan Le Cimmérien – La Reine de la côte noire

De Morvan et Alary, éditions Glénat, d’après l’oeuvre de Robert E. Howard, 74 pages.

Conan Le Cimmérien – Le Colosse noir

De Brugeas et Toulhoat, éditions Glénat, d’après l’oeuvre de Robert E. Howard, 74 pages.

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