Chantal Akerman – Dieu se reposa, mais pas nous

Son premier bouquin avait surpris et séduit. Prodiges d’Arnold Schwarzenegger (paru en 2016, chez Capricci déjà) affichait en couverture le profil de l’acteur bodybuildé à son époque Monsieur Univers. Et dans ses 264 pages des considérations pertinentes sur la réinvention du culturiste autrichien en star de Hollywood, aussi et peut-être surtout sur la naissance de l’homme cyborg et les questions posées à l’humanité par un Schwarzie promu oracle. Jérôme Momcilovic s’intéresse aujourd’hui à… Chantal Akerman, artiste de la modernité, suicidée à 65 ans, et dont les films – Jeanne Dielman en tête- nous hantent autant qu’ils sont eux-mêmes hantés. Court et ramassé, le texte respire l’émotion et l’admiration intenses que le responsable des pages cinéma de Chronic’art voue à la réalisatrice belge. L’auteur fait vibrer par ses mots la rare évidence du cadrage « akermanien » si particulier, de son montage à peine moins singulier et de ce sens inédit du temps rendu palpable, qui fascine le spectateur et instille en lui  » le sentiment fort et reconnaissant d’exister face à l’image« . Momcilovic s’attache aux personnages, aussi. Et à l’Ancien Testament (qui interdit l’image…), aux rapports à la tradition culturelle juive, et au lien fervent à sa mère qui marquait aussi le cinéma d’une Akerman n’ayant pas pu lui survivre plus d’un an. Une maman à laquelle elle consacra son ultime opus, le bouleversant No Home Movie.

Chantal Akerman - Dieu se reposa, mais pas nous

De Jérôme Momcilovic, Éditions Capricci, 98 pages.

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