Chanson de la ville silencieuse

C’est l’histoire de « la fille du chanteur », celle qui cherche désespérément à attirer l’attention de son père, « absent dans sa présence même »… Évoluant dans sa « périphérie » lorsqu’il connut le succès grâce à ses chansons mélancoliques, abandonnée quand cet homme tourmenté et inadapté décida un jour de disparaître, hantée par son ombre, la narratrice est incapable de se construire une identité. Lentement, en pratiquant une introspection profonde, purificatrice, elle va tenter d’avancer, « d’inventer quelque chose. Une vie peut-être. » Mais le chemin est semé d’embûches, de non-dits, de questions sans réponse. Dans un style ciselé magnifique aux connotations musicales, Olivier Adam (Je vais bien ne t’en fais pas, Le Coeur régulier) nous mène à travers les rues de Paris, de Lisbonne ou de Cascais dans une balade « modianesque » où l’essentiel est l’errance et non le but. Toujours à la lisière des choses, Olivier Adam nous offre une quête touchante, poétique. Même si l’on retrouve quelques critiques sous-jacentes d’une société dominée par l’argent, on est loin ici de ses romans sociologiques. Une nouvelle veine qui lui va bien: Adam écrit pour son lecteur et on est conquis.

d’Olivier Adam, Éditions Flammarion, 217 pages.

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