C’est mort, Darling

L’univers de la nuit et les créatures qui la peuplent peuvent paraître à la fois repoussants et fascinants. Ils répondent à des critères étranges, abscons et immuables pour qui n’en fait pas partie. Mais où que vous vous situiez, ils ne laissent jamais indifférent. Rebecca est peintre. Fraîchement débarquée en ville, elle sous-loue le grenier de sa soeur qui lui interdit de peindre chez elle. Elle passe donc son temps à l’extérieur en quête d’un atelier et d’une galerie qui voudrait bien l’exposer. Lors de ses balades nocturnes, elle croise Victor qui, en véritable roi de la nuit, polarise toutes les attentions. Avec la constance qui caractérise ce genre de personnage, il ne se rappelle jamais d’elle alors qu’ils ont déjà été présentés. Ils finissent par sortir ensemble, Victor pouvant se montrer persuasif et même charmant. À partir de ce moment, les portes du succès vont s’ouvrir. Mais pour combien de temps?

C'est mort, Darling

La lecture de C’est mort, Darling fait inévitablement penser à deux bande dessinées majeures de ces dernières années: Les Noceurs de Brecht Evens et Tamara Drewe de Posy Simmonds. Du premier, dont le sujet est identique, il n’atteint pas la subtilité, préférant une approche plus classique et caricaturale inhérente, soyons honnête, au milieu traité. Graphiquement n’est pas non plus le Flamand qui veut, mais James Albon réussit à dompter ses crayons de couleur sauvages juste ce qu’il faut pour traduire l’ivresse de la nuit. Il partage avec la deuxième le goût des comédies de moeurs chères aux Anglo-Saxons. Mais à nouveau, là où sa compatriote prend le temps d’installer l’intrigue, lui fonce tête baissée vers une conclusion quelque peu prévisible. Ne boudons pourtant pas notre plaisir, C’est mort, Darling est une belle surprise, qui se laisse boire jusqu’à la lie.

De James Albon, Éditions Sarbacane, 88 pages.

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