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HÉBERGÉE SUR NETFLIX, RIVERDALE FOURRE TWIN PEAKS ET GOSSIP GIRL DANS UN GRAND SHAKER TEENAGE. LE POINT APRÈS QUATRE ÉPISODES.

Riverdale

UNE SÉRIE THE CW CRÉÉE PAR ROBERTO AGUIRRE-SACASA. AVEC K.J. APA, LILI REINHART, CAMILA MENDES. EN COURS DE DIFFUSION SUR NETFLIX À RAISON D’UN ÉPISODE PAR SEMAINE.

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« Dans ce monde post-James Franco, tout est permis. » Tout ou presque, oui. Comme par exemple de multiplier les clins d’oeil appuyés à Twin Peaks (la petite ville perdue dans les montagnes, le cadavre dans la rivière, les secrets et mensonges tapis derrière la façade des conventions, la présence de Mädchen Amick au casting…) tout en lorgnant avec insistance les codes de… Beverly Hills 90210 (Luke Perry est également de la partie) voire de Gossip Girl ou même Pretty Little Liars. Cornaquée par l’un des anciens scénaristes et producteurs de Dawson’s Creek, Riverdale, soap ado aux ressorts criminels, carbure aux révélations en cascade et aux retournements de situation à 180 degrés, lycéens sans avenir et adultes revenus de tout s’y débattant comme ils peuvent au milieu des flux et reflux capricieux de leur désir.

Dans ce Cluedo jouissif à la photo léchée, plaisir à peine coupable où chacun évoque une fleur empoisonnée à la beauté toxique, les dialogues, bourrés de références futées à la culture populaire, claquent comme des gifles au visage de la minauderie d’usage. Alors que Molly Ringwald en personne s’apprête à rejoindre son casting, Riverdale recycle au fond une typologie de personnages digne du Breakfast Club (la bitch, le sportif, l’intello, le weirdo…) pour mieux les faire danser sur leur tête, tout en jouant la carte d’une sensiblerie fleur bleue plus littérale. On l’aura compris: parfois un peu niaise prise au premier degré le plus strict, la proposition, beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît, vaut pour toutes les déviances qu’elle suggère entre les lignes de son récit blafard, celui du vague à l’âme adolescent arrosé au mauvais ponch tiède du bal de province censé faire rêver dans les odeurs âcres de gymnase. Pas pour rien qu’on pense également à feue Friday Night Lights devant ce concentré malin d’american dream vicié.

Avec cette relecture moderne de l’univers Archie Comics (1), The CW, chaîne pourvoyeuse de programmes pour jeunes adultes travaillés par leurs hormones (The Vampire Diaries, Reign, The 100), se positionne petit à petit comme un acteur majeur du paysage créatif télé. Dans la foulée d’Arrow, The Flash, Jane the Virgin ou iZombie, Riverdale, également hébergée sur Netflix à raison d’un épisode par semaine, hausse encore le niveau d’un cran sans pour autant tourner le dos au coeur de cible historique de son network. Du petit lait pour les ados, donc, mais pas seulement.

(1) ÉDITEUR DE COMIC BOOKS AMÉRICAIN APPARU À LA FIN DES ANNÉES 30.

NICOLAS CLÉMENT

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