Betty, la nuit

Épouse d’un notable de province, Betty gravite au sein de la ruche pour y assouvir son appétit de mouvement, de fêtes, de présences. « La popularité était pour moi un critère important, sinon prioritaire. À quoi sert d’épouser une personne avec laquelle on s’ennuie dans une vie contrainte et isolée? » Soit 30 ans de représentation aux côtés de Vincent, entièrement vouée à son ambition. Le château de cartes s’écroule lorsque le mufle la congédie pour une plus jeune courtisane. À 49 ans, ce camouflet signe une débâcle. Betty Nisar retrouve son nom de jeune fille mais ni ses anciennes amies, trop longtemps délaissées, ni ses relations désormais pressées depuis « l’évènement ». Propulsée à l’écart, marginalisée, Betty vacille, peine à se raccrocher à quelque chose, à autrui. « Après tout, une femme seule, d’âge moyen, (…) est-ce bien attrayant, est-ce une fréquentation qui fait envie? » Réalisatrice et scénariste ( Sous le sable et Huit femmes pour François Ozon, notamment), Marina De Van saupoudre de suspense l’aigreur d’un divorce et l’angoisse de la décrépitude. Impressionniste, la caméra-stylo suit au plus près son attachante héroïne, laquelle vacille dangereusement pour tromper les affres d’un isolement total. « Quelqu’un prendra-t-il la peine de me parler, de me regarder réellement, de me donner forme humaine? »

F.DE.

de Marina De Van, ÉDITIONS Albin Michel, 256 pages.

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