Betty Davis, la reine du funk

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« Madonna avant Madonna. Prince avant Prince » dit d’elle un jour Miles, alors son mari. Betty Davis ne fut pas que la femme du monstre sacré de la trompette -un homme qu’elle aida à entrer dans la modernité. Elle fut aussi l’une des plus incroyables, sauvages et provocantes chanteuses de la soul, du rock et du funk. C’est ce qu’essaie tant bien que mal de raconter Phil Cox ( The Bengali Detective, The Love Hotel). Non que les faits soient contestables, juste que les images manquent. Si le réalisateur a pu discuter pendant quatre ans avec la reine depuis longtemps disparue mais toujours bien vivante, si elle se raconte même en voix-off dans ses propres mots et ce film présenté comme un monologue, Davis n’a pas accepté de se laisser filmer et les archives se font rares. Voix du feu de dieu, textes suggestifs, coupe afro et mini short à paillettes… L’amie de Sly Stone et de Jimi Hendrix, auteure/ compositrice, ancienne mannequin et diva survoltée, a disparu de la circulation quand elle a quitté l’industrie musicale, vivant recluse, coupée du monde après la mort de son père. Jouant avec les photos, les collages et des images à la poésie dispensable, Betty Davis, la reine du funk dresse le portrait intéressant, malgré ses défauts, d’une artiste noire ayant décidé d’être libre et indépendante à l’époque où les femmes ne l’étaient pas. Une artiste noire qui scandalisait le public avec ses textes et ses poses torrides alors que les afro-américains étaient soucieux de donner une certaine image d’eux-mêmes…

Documentaire de Phil Cox.

7

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