« Relaxer »

Distribué par Pias. Le 11/06 au De Kreun à Courtrai.

7

« Titans de l’indie » titre un site néo-zélandais à propos de ce troisième album du trio anglais: outre l’évident oxymore, il est question d’un groupe de Leeds qui remplit le Madison Square Garden et l’O2 londonien, comme Forest en février 2015. D’autant plus improbable que l’identité physique des musiciens -banale- sert de paravent à un CV musical tout aussi passe-muraille. Relaxer est autant un disque plaisant qu’un dédale obtus de chansons refusant d’avoir un début et une fin clairement sanctionnés, par exemple dans leur version de House of the Rising Sun, traditionnel US connu par l’interprétation théâtrale des Animals en 1964. Alt-J y emploie des accords orientaux -comme Page-Plant dans leur live arabisant de 1994- visiblement pris d’une frénésie de déconstruction de la chanson. Laisser flotter le tempo, y sonder des brumes électro, des cordes et des choeurs volontiers sirupeux: la recette dirigée par des voix au vinaigre emmène les morceaux vers l’autohypnose consentie. C’est le grand retour de l’illusion morphinomane (Adeline), pop meringuée digne d’un inédit Twin Peaks (Last Year), voire BO conviviale de film sixties (Pleader). Le triomphe d’une placide séduction universelle, à l’exception près de Hit Me Like That Snare qui ressemble à la copie cassette d’un tube new wave estropié. Globalement? Une drôle d’affaire, charmante à l’occase, mais un rien vaporeuse pour les neurones mathématiques.

PH.C.

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