Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied

De Pascal Rabaté et Alain Kokor, Éditions Futuropolis, 96 pages.

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Dans l’univers hyper-connecté dans lequel nous vivons, les VRP tels que certains les connurent dans les années 70 n’ont plus leur place. Les seuls à faire encore du porte-à-porte sont les indécrottables témoins de Jéhovah, prêts à tout pour vendre du Salut. Alexandrin, lui, fait commerce de sa poésie. Après avoir choisi la demeure, le dandy SDF déclame sa prose. Il est souvent mal accueilli mais trouve tout de même de temps à autre une oreille disposée à l’écouter. Le prix de la poésie est à la discrétion de l’acquéreur. Sur sa route, il croise Kevin Martinet, douze ans, fugueur épris de liberté, qui devient son assistant pour un temps. Mais la route est pavée d’embûches pour ceux qui ne vivent pas dans la norme, et malgré une foi inébranlable dans la vie, celle-ci n’est pas toujours facile. L’association de Kokor (au dessin) et Rabaté (au scénario) fonctionne à merveille: le dessin légèrement coloré du premier sert parfaitement le propos du second. Si ce dernier manque par moments de finesse (nous les gentils poètes contre les grands méchants obscurantistes), l’ensemble est sauvé par les dialogues drôles et décalés entre Alexandrin (qui ne parle qu’en… alexandrins) et le reste du monde qui ne maîtrise que le sabir des réseaux sociaux. Un démarrage tout en douceur pour une rentrée qui s’annonce prolixe.

C.B.

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