À la surface des choses…

Quelques rêves oubliés

Côté texte et scénographie vivante, l’année commence avec cette curiosité: Quelques rêves oubliés d’Oriza Hirata, première création de Camille Panza/Cie Ersatz, collectif réunissant des artistes de théâtre (Insas) et des arts visuels (La Cambre, Erg…). Un croisement intéressant pour un spectacle « organique » initié et primé dans le cadre d’un projet de fin d’études.

D’abord, il y a la pièce d’Hirata.Un train, quatre places qui se font face, deux femmes, un homme: la situation de base est banale, les conversations qui vont suivre aussi. Méfiez-vous: les rapports humains ordinaires sont un art sur scène, jamais anodin, notamment chez les Japonais, balèzes dans le genre. Chez nous, on connaît cet avant-gardiste nippon par Nouvelles du plateau S, Au fond de la forêt, Gens de Séoul, Tokyo notes. Soit un théâtre qui avance « tranquille », des conversations qui parfois se chevauchent, toujours « polies », à la surface des choses. Mais, peu à peu, le malaise sourd dans les entrelacs. Ici « une sorte de malaise amoureux qu’on devine et des petits bouts de rêveries avortées« . Ensuite, il faut savoir faire vivre ce genre de texte « casse-gueule » sur scène! Entourée d’une bonne équipe, la metteuse en scène a l’angle pertinent, annonçant une friction entre le texte et la scénographie. »L’espace scénique va au fur et à mesure se dilater. Cette abstraction onirique, envisagée comme une expérience sensorielle pour les spectateurs, n’affecte pas ces personnages qui tentent tant bien que mal de communiquer entre eux…« Décidément, les arts de la scène ont le pouvoir de faire basculer le réel.

Quelques rêves oubliés: du 09 au 13/01 au Théâtre 140 à Bruxelles. www.le140. be

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