Une vie dans les marges

MANGA | Disons-le d’emblée: la Vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi est passionnante de bout en bout. Ces quelque 450 pages illustrent à la fois la naissance d’un auteur, la révolution qu’il portera, avec quelques autres, dans l’univers du manga, et la renaissance du Japon post-Seconde Guerre mondiale.

Une vie dans les marges, de Yoshihiro Tatsumi, éditions Cornélius. ****

MANGA | Disons-le d’emblée: la Vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi est passionnante de bout en bout. Ces quelque 450 pages (pour le premier volume d’un diptyque) illustrent à la fois la naissance d’un auteur, la révolution qu’il portera, avec quelques autres, dans l’univers du manga, et la renaissance (voire la métamorphose) du Japon post-Seconde Guerre mondiale. Tatsumi y parle d’abord de son amour de la bande dessinée, de cet engagement total qui fut le sien dès son plus jeune âge. Avec, pour conséquence, cette séquence extraordinaire où l’on voit ce tout jeune dessinateur introduire un découpage cinématographique dans une planche, explosant du même coup ce qui faisait, jusqu’alors, le propre du manga, épure et déformation. Abreuvé de cinéma nippon et étranger, Tatsumi compte bien porter le manga vers de nouveaux territoires. Il invente ainsi le gekiga, littéralement « dessins dramatiques », pour un public plus adulte. Emaillé d’éléments historiques, Une vie dans les marges est un magnifique témoignage sur cette émergence de la « nouvelle BD » japonaise des années 50. A lire en complément à La Plaine du Kantô de Kazuo Kamimura, splendide fresque consacrée à la même période mais dans un style nettement plus sulfureux.

V.D.

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