Un Angoulême de transition

Une grande expo Hermann au menu de la 44e édition d'Angoulême. © Hermann
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Le calme avant, ou après la tempête? Comme chaque année depuis 44 ans, la planète BD s’est donnée rendez-vous fin janvier à Angoulême, pour son plus grand festival, réellement international.

Une habitude et un incontournable, qui ont bien failli ne pas voir le jour après le fiasco de la 43e édition: absence -inexplicable autrement que par du sexisme- de femmes dans la liste des auteurs présidentiables, mécontentement général des auteurs qui s’estiment mal traités, baisse de fréquentation, cérémonie de clôture ratée… Les lendemains s’annonçaient compliqués voire inexistants, avec une menace de boycott emmenée par le puissant Guy Delcourt et une remise en cause profonde de 9e Art, la structure qui organise le festival, et de son patron Franck Bondoux. La bombe a finalement été désamorcée avec la nomination d’un médiateur, puis l’annonce d’une profonde réforme du festival, tant dans son organisation que ses finalités et qui sera d’application… l’année prochaine. C’est dire si cette édition 2017 sonnera la fin d’un système, et peut-être déjà, le début d’un autre.

Un festival de transition qui a voulu éviter et les vagues et les risques, en proposant un programme a priori fédérateur avec entre autres quelques grandes expositions autour de classiques de la bande dessinée -une grande expo Hermann, élu président par ses pairs; un focus sur Will Eisner, le géant américain et « inventeur » du roman graphique; une expo Valérian qui fera la part belle, en avant-première, à l’adaptation ciné de Luc Besson; une exposition autour des nouveaux visages de Mickey, ou encore, face à l’hôtel de ville, une rétrospective Gaston Lagaffe (dont le créateur, Franquin, fut le premier président d’Angoulême). Un programme officiel très grand public, lui-même attiré par cette énorme foire aux dédicaces que reste le festival, mais qui regorgera aussi de quelques pépites plus pointues, en « on » ou en « off », comme l’Histoire de l’Art de Philippe Dupuy se déroulant littéralement sur un énorme rouleau de papier, ou l’expo Knock Outsiders Komiks consacrée à l’art brut contemporain et en BD, cornaqué par nos compatriotes de Fremok et de la « S » Grand Atelier.

44E FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BANDE DESSINÉE D’ANGOULÊME, DU 26 AU 29/01. WWW.BDANGOULEME.COM

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