Poelvoorde: « Je veux désacraliser la littérature et le cinéma »

Benoît Poelvoorde, à la conférence de presse de l'Intime Festival. © BELGA/Sophie Mignon
FocusVif.be Rédaction en ligne

Les auteurs Annie Ernaux et Tom Lanoye, les comédiens Niels Arestrup et Anne Consigny ainsi que « l’entarteur » Noël Godin seront les invités de la seconde édition de l’Intime Festival, festival sur la littérature et l’intime dont Benoît Poelvoorde, l’acteur namurois, est le directeur artistique.

« Je suis très ému aujourd’hui. Je n’y ai pas cru pendant très longtemps… Mais cette année, ça va être de la bombe parce que l’écho de l’an dernier nous a permis d’acquérir un certain sérieux », a expliqué Benoît Poelvoorde mardi matin, annonçant des « surprises » à venir pour ce « Chapitre 2 ».

Avec ce festival de l’intime, l’acteur se considère « passeur ». « C’est nécessaire à notre époque d’écouter sans image, de se réunir entre nous, nous qui sommes si bousculés dans la vie. Je ne gagne rien à faire cela, je ne fais pas de promotion. C’est un cadeau tout ça. La littérature est un instant où on est seul avec soi, ses doutes, sa joie et ses espoirs aussi. Ce sont des instants sacrés », a-t-il déclaré dans une interview consacrée à l’agence Belga mardi après-midi.

Benoît Poelvoorde veut désacraliser le cinéma et la littérature: « Ce n’est pas Dieu qui est condamnable, mais l’usage qu’on en fait. Les gens m’ennuient à sacraliser les choses. Rien, ni personne n’est sacré. C’est un métier! Et certains le font mieux que d’autres. »

Au programme du « Chapitre 2 » de l’Intime Festival, il y aura des lectures par des comédiens: Le livre de ma mère d’Albert Cohen par Michael Lonsdale, du Marguerite Duras lu par Anne Consigny, Face aux ténèbres de William Styron par Niels Arestrup et du Romain Gary lu par Michel Vuillermoz.

L’an dernier, Benoît Poelvoorde avait lui-même réalisé une lecture à l’ouverture de la première édition. « J’ai eu trop peur, j’ai failli bousiller mon festival tellement j’ai eu peur. Je tremblais. Je ne veux plus faire cela et faire passer avant tout mon plaisir de spectateur. Je veux voir Michael Lonsdale lire Le livre de ma mère, ce sera un grand moment. Cet homme pourrait lire le botin ou un programme électoral qu’on serait encore ému! »

Durant le dernier week-end d’août, il y aura également des lectures-rencontres avec les auteurs, dont Paul Beatty, Bernard Chambaz ou Bruce Machart.

Après avoir présenté Troisième noce, à paraître le 28 août, Tom Lanoye réalisera une carte blanche, comme Noël Godin.

Des photographies de Walker Evans et Doug Biggert seront projetées ainsi que les films de Christoph Bohn et Olivier Smolders.

L’an dernier, des concerts avaient lieu chaque soir, ce qui ne sera pas le cas pour cette seconde édition. « J’ai perdu trop d’argent, de l’argent personnel. Je suis le seul qui fait un festival pour perdre de l’argent », explique le directeur artistique du festival.

La première édition, avec Edouard Baer, Jaco Van Dormael et Wajdi Mouawad, avait attiré 4.000 personnes l’an dernier. « Mes meilleurs moments l’an dernier, c’étaient les réunions ici en bas du théâtre, quand les gens parlaient de littérature, du plaisir d’avoir découvert un livre ou me conseillaient tel ou tel bouquin », se souvient Benoît Poelvoorde.

Le festival, organisé par l’ASBL VentDebout et le Théâtre de Namur, se tiendra à Namur du 29 au 31 août.

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