Noct’en Bulles: une nuit autour de la bande dessinée

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La nuit de la bande dessinée Noct’en Bulles organisée annuellement par le Kot BD depuis 5 ans se tenait jeudi soir à Louvain-la-Neuve. L’occasion pour les curieux d’assister à des conférences, d’obtenir des dédicaces ou juste d’approcher le petit monde de la BD.

« Chacun a ses rêves de nuit et ses rêves de jour« , a déclaré Jean Dufaux, scénariste prolifique notamment auteur de Murena et Djinn. Lors de la conférence qui se tenait dans l’un des auditoires de l’UCL, répondant aux questions des étudiants sur son parcours et ses influences, il a évoqué assez joliment cette incapacité chronique des artistes à cesser de penser à leurs histoires, quelles que soient les circonstances ou les heures du jour et de la nuit. Une caractéristique également évoquée par François Maingoval, scénariste pour Alix, Les Allumeuses ou Barbara Wolf, qui a offert hier un cours basique sur l’écriture de scénarii qui, bien que trop court, n’en était pas moins inspirant. Certes, les règles assez figées qu’il a évoquées sont surtout faites pour des albums d’aventure cartonnés de 48 pages, commerciaux (ça y est, le mot est lâché): unité de lieu, unité d’action, suspense dans la dernière case, entre 7 et 12 cases par planche… mais qui n’en restent pas moins valables pour tous les types d’histoire si on sait se les approprier pour mieux les remettre en question. Les points intéressants de cette conférence étaient divers, des moyens de trouver le dessinateur qui sera fait pour votre scénario (par les réseaux sociaux, les salons, via les éditeurs eux-mêmes) aux les petits trucs et astuces pour attirer l’attention sur votre oeuvre (comme inviter à souper un éditeur qui vous a déjà refusé), en passant par un éclairage sur des termes techniques essentiels et parfois obscurs, le pitch (résumé en une phrase de l’intrigue), le ruff (crayonné initial)…

En attendant le prix DiagonaleTous les auteurs présents ont eu leur moment de gloire derrière un micro, pour certains c’était le premier, face à des salles plus ou moins remplies et des spectateurs plus ou moins sobres. Jean Dufaux s’est énervé qu’un étudiant ose proposer une séance improvisée de dédicaces alors que son intervieweur se faisait attendre. Le grand homme se réserve pour samedi, vu qu’il est membre du jury du prix Diagonale et qu’il doit bien cela à ses lecteurs. Xavier Löwenthal, le fondateur de la petite maison d’éditions bruxelloise La Cinquième Couche, et William Henne, l’un de ses auteurs publiés et directeur du studio d’animation Zorobabel, étaient les seuls à présenter au public une forme d’édition plus affranchie des normes de la bande-dessinée, autant au niveau scénario que format.

Dans ce sillage, on découvrait également des nouveaux venus, comme l’illustratrice Ombre Louve et SamSam, un jeune auteur qui dédicaçait un livre issu de son blog Ma vie est un enfer (de dessin)!!!. Dorian, un membre du Kot BD, le kot à projet organisateur de la soirée, semblait content, après le visible fiasco qu’avait été l’édition de l’année dernière. « Il y a deux ans, nous avions réussi à faire venir Jean Van Hamme, qui a ramené à lui seul plus de 150 personnes. Et l’année dernière, je ne sais pas pourquoi, la mayonnaise n’a pas pris. Ce sont des choses qui arrivent. Cette année, nous avons réussi à faire parler de notre évènement par les communicants du prix Diagonale qui se déroule samedi, ça a été un bon coup de pouce. » Sa maman vient l’embrasser pour le féliciter du bon déroulement de la soirée. « Et puis c’est aussi grâce au soutien de Clarke, l’auteur de Mélusine, qui vient chaque année depuis 3 ans, nous avons établi un très bon contact avec lui. » C’est vrai que, dans l’ensemble, les auteurs semblent apprécier la soirée, entre les dédicaces, le bar et les retrouvailles entre gens du métier. En espérant que la prochaine édition se passe au moins aussi bien.

Marianne Delaforge (stg)

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