Les Amants de Sylvia

© Futuropolis

Loin du cours d’histoire, le dessinateur et scénariste Gani Jakupi joue des atmosphères pour raconter de manière romancée la machine diabolique mise au point par Joseph Staline pour éliminer Lev Davidovitch Bronstein, plus connu chez nous sous le nom de Léon Trotsky.

De Gani Jakupi, éditions Futuropolis.

Bien qu’abondamment documenté, le récit ne se veut pas une retranscription exacte de la réalité de l’époque. Qui connait d’ailleurs la vérité sur cet assassinat politique? Il s’agit donc plutôt d’une libre interprétation de l’histoire d’amour imaginée par le NKVD (ancêtre du KGB) pour approcher et éliminer, au Mexique, le fondateur de la IVe Internationale.

L’album vaut surtout pour le climat qu’il arrive à rendre et les portraits qu’il dresse des activistes de la fin des années 30. Ainsi, on voit comment à la sortie de la Guerre civile espagnole, les intellectuels se disputent sur des questions rhétoriques en oubliant souvent la réalité du peuple. Des intellos adeptes des grandes tables de Barcelone et des brasseries parisiennes plutôt que des cantines ouvrières…

Si le dessin, qui hésite entre l’aquarelle et le pastel, colle admirablement bien à l’époque et aux lieux évoqués, il manque parfois de précision. Ce détail peut se révéler pénible quand il s’agit de reconnaitre certains protagonistes. Reste qu’avec ses cadrages efficaces et son sens de la narration graphique, Jakupi propose quelques planches de belles factures.

V.G.

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