Critique | Livres

[La BD de la semaine] Les Fils d’El Topo (1/3), de Jodorowsky et Ladrönn

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Alejandro Jodorowsky donne une suite en BD à son film culte El Topo.

[La BD de la semaine] Les Fils d'El Topo (1/3), de Jodorowsky et Ladrönn

Au commencement, Jorodowsky créa un film. El Topo, sorti de manière confidentielle en 1970, devint rapidement un film culte (lisez « peu vu ») à l’origine du « cinéma de minuit ». Jodorowsky s’y donnait le bon rôle, celui de ce cow-boy tueur et illuminé qui, ouvrant littéralement les portes de son coeur, devint un saint à même d’accomplir de grands miracles. Parmi ceux-ci, deux fils dont les noms n’ont rien de hasardeux, avec lesquels l’auteur de L’Incal et de Bouncer donne aujourd’hui une suite, mais en bande dessinée, à ce El Topo qui ne dénote pas sur le CV du scénariste chilien: Les Fils d’El Topo, c’est un peu « La Caste des Méta-Cow-Boys », soit un western entre ésotérisme et fantastique, charriant toutes les obsessions de son créateur: religion, violence, rédemption, mysticisme et spiritualité parfois absconse, mais toujours spectaculaire. Et si l’on peut s’étonner de ce choix d’une suite en BD alors que Jodorowsky est justement revenu au cinéma ces dernières années (dont Poésie sans fin, montré à Cannes), on ne peut que l’en féliciter: le dessinateur mexicain José Ladrönn magnifie de son trait hyperréaliste cette réinterprétation biblique et en colts du mythe d’Abel et Caïn. Une trilogie qui se veut « film graphique » plus que « BD normale », notamment avec l’utilisation systématique de trois strips par page, « afin que le lecteur-spectateur ait la sensation d’être dans une salle de cinéma », dixit le maître en préambule. On a eu, nous, juste l’impression de tenir entre les mains une excellente BD. Et c’est déjà pas mal.

BD D’ALEJANDRO JODOROWSKY ET JOSÉ LADRÖNN. ÉDITIONS GLÉNAT. 64 PAGES. ***(*)

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